A la conférence de la paix, les commissions ont fini leurs travaux.
Le 14 avril, les Alliés demandent à l’Allemagne d’envoyer des délégués pour recevoir les conditions du traité de paix. Ceux-ci (160 personnes) n’arriveront à Versailles que le 30 avril.
Hier, Le Populaire titrait : « Que va faire l’Allemagne ? ».
Aujourd’hui, le général Buat note dans son Journal :
« Les Allemands ont été invités à envoyer des plénipotentiaires à Versailles pour la fin du mois. Toute la presse boche, à l’envi, crie qu’ils ne signeront pas les conditions que nous leur proposerons ou imposerons. Dans cette éventualité, il est évident que nous devons songer à une opération militaire qui obligera l’ennemi à céder. J’ai donc d’une part envoyé un officier chez le maréchal Foch à l’effet de me documenter sur ce qu’il faudrait faire, et, d’autre part, déplacé toute la division aérienne vers les pays occupés, enfin avisé les armées à avoir à se tenir prêtes à tout hasard.
A ce qu’on m’a rapporté, le maréchal Foch envisagerait de porter les armées alliées – une douzaine de divisions françaises, 6 divisions américaines, 6 divisions anglaises, 3 divisions belges – à l’intérieur de l’Allemagne… L’opération se ferait en trois bonds successifs et demanderait 10 à 12 jours entrecoupés de journées de repos… Par cette manœuvre… le Maréchal séparerait l’Allemagne du Sud de l’Allemagne du Nord et favoriserait les tendances séparatistes qui se font déjà sentir entre les diverses parties de l’Empire ».
Buat révèle au passage l’un des objectifs recherchés par les négociateurs français à la conférence de la paix (outre le paiement des dommages de guerre et la sécurisation de la frontière) l’affaiblissement de l’Allemagne par la constitution d’Etats nouveaux (Bavière, Rhénanie…).