« La classe ! » c’est l’espérance de tout appelé du contingent : la démobilisation.
Ce matin, le Président de la République a reçu les honneurs de la ville de Nancy où est caserné Maurice Digo.
Celui-ci note dans ses Carnets :
« Ce soir défilé et retraite aux flambeaux. J’ai voulu voir ça. Perché au sommet des grilles de Jean Lamour, je domine la place Stanislas, noire de monde.
Parade de troupes. Tambours, fanfares, chants et musiques. Des sociétés de gymnastique forment de vastes blocs, plus rigides encore que la troupe. Une foule frénétique suit le mouvement.
Le défilé terminé, la place se vide. Seules, les autorités civiles et l’Etat-major occupent encore l’emplacement réservé. Les soldats spectateurs ont emboîté le pas. On crie : « La classe ! La classe ! » et la manifestation qui gagne une partie de l’élément civil se poursuit au chant de l’Internationale.
Coup de sifflet. Les troupes stoppées sont rangées sur les trottoirs. Garde de police et gendarmerie balaient la chaussée. Fuite vers les rue latérales et retour tranquille vers les casernes ».