La traditionnelle distribution des prix aux élèves du Lycée a lieu au théâtre Graslin en présence des autorités civiles et militaires. Une touche particulière est donnée cette année avec la présence de : « La musique du 65e RI qui joue la Marseillaise à l’entrée des autorités sur la scène ; elle joue divers airs au cours de la cérémonie ». (Le Populaire)
Le discours d’usage est prononcé par M. Ascoli, professeur de Lettres, revenu du front avec le grade de capitaine.
L’orateur se livre à une longue glorification du « Poilu » qu’il termine ainsi :
« Tel fut le poilu pendant la guerre, tel il vient reprendre sa place dans la cité… Il aura quelquefois le mot dur, le geste rude. Il a souffert, qu’on lui pardonne. C’est à vous, jeunes gens, en qui il met tout son espoir, c’est à vous d’accepter ses conseils bourrus, de dégager, d’adopter et de défendre ses idées. Entourez-le d’estime, mieux encore, de votre affection… Imitez-le enfin : son attitude, noble dans la guerre, est, en toute circonstance, la plus digne, la plus humaine. « J’ai beaucoup donné et j’ai peu reçu » voici ce qu’a le droit de dire le poilu, mélancoliquement mais non sans orgueil. Méditez ces simples paroles mes amis ».
Georges Ascoli a beaucoup donné : il quitte bientôt le lycée pour aller enseigner à la Sorbonne.
Mobilisé en 1939, prisonnier en 1940, il rentre en France en 1941 avant d’être déporté en tant que juif en Allemagne d’où il ne reviendra pas…