Depuis le début de la guerre, chaque école clôturait l’année scolaire par une petite cérémonie avec discours patriotique du directeur ou de la directrice, hommage aux morts pour la patrie et chants ou poèmes de circonstance.
La fin victorieuse du conflit exige une cérémonie d’ampleur, apte à marquer les esprits, aussi la municipalité décide-t-elle d’organiser une grande fête des écoles publiques de Nantes au Petit-Port.
La directrice de l’école de filles de la rue Deshoulières en fait un long compte-rendu dont voici quelques extraits :
« La fête de clôture des travaux scolaires a eu lieu le mercredi 30 juillet à partir de 14 heures au parc du Petit Port. C’est dans le délicieux décor naturel qu’offrait le Petit Port que s’est déroulée cette fête qui de surcroît, bénéficia d’un temps radieux. Voici d’après la presse locale le compte rendu de cette charmante manifestation ».
« Le bois du Petit Port avait reçu une coquette décoration et l’on avait installé parmi les arbres diverses attractions. Dans cette fête, les enfants n’ont pas été uniquement spectateurs. Ils y ont tenu leur rôle. Et c’est ainsi que plusieurs milliers de fillettes et de garçons exécutèrent toute une série de mouvements d’ensemble, de jeux, d’exercices sportifs…
Après cela les enfants eurent toute latitude pour se répandre dans les divers spectacles et selon leur fantaisie, ils se portèrent au cirque des Pieds Nickelés, au Guignol, au Théâtre du Chien vert…
Deux théâtres avaient été érigés dans le bois, et Mme Francine Vasse, l’éminente artiste avait bien voulu assumer le soin d’y donner des spectacles, l’un classique, les « Précieuses ridicules », l’autre moderne : « Il était une bergère » d’André Rivoire.Et pour que ces enfants eussent en ce jour de fête une pensée pour ceux à qui ils devaient des heures joyeuses dans la Patrie, libre et grandie, sur chaque théâtre fut dite « L’hymne aux morts pour la Patrie » de Victor Hugo, et chantée la Marseillaise ».