« La vie intérieure du Lycée a été absolument calme et normale. Le bruit fait au début du mois autour du prétendu incident et des tendances anarchistes de nos « Philosophes » a passé inaperçu de nos Internes et, si des Externes en ont été agités, leur agitation n’a pas franchi la porte du Lycée. Cet épisode a eu deux phases : D’abord la dépêche calomnieuse lancée par l’Agence parisienne de la Presse Associée à 80 journaux français, – nouvelle venue d’un correspondant occasionnel appartenant au Lycée, – qui, ayant entendu vaguement l’altercation de Bissérié avec ses camarades de Saint-Cyr, et saisi les mots de « journal, anarchie », sachant que Bissérié est élève de Philosophie, a imaginé « Le Journal de l’Anarchie », publié depuis un certain temps par les Philosophes, etc. ; a lancé cette nouvelle à Paris et dans le seul but de me nuire. En déposant la plainte contre l’auteur inconnu de cette calomnie, je n’avais nullement l’intention de le poursuivre devant la Cour d’Assises ; il me suffisait de le faire connaître à l’Administration. Je reste d’ailleurs persuadé que le Ministère pourrait, sans action judiciaire, obtenir les renseignements nécessaires. La nouvelle, revenue de Paris, a commencé la 2e phase, qui n’est qu’un épisode de la lutte permanente, ici, contre l’Université en général et le Lycée de Nantes en particulier, et aussi, de la part d’un élève actuel et de quelques élèves renvoyés, contre le Proviseur actuel. La seconde partie de ma plainte contre un journal nantais n’avait d’autre but que de démasquer l’élève (et sa famille) qui, saisissant l’occasion de témoigner leur peu de sympathie pour le Lycée du moment qu’ils n’y font pas la loi, ont transmis l’épreuve de « En route » à l’Express. »