« Importants succès entre Soissons et Craonne » titre Le Phare tandis que, juste à côté, Maurice Schwob intitule son éditorial « Vers la victoire ». Il écrit : « Nos troupes s’emparent du plateau de Craonne… Le cours de l’Aisne est entièrement à nous… L’avance française prend de plus en plus l’aspect d’une victoire et la retraite allemande celui d’une débâcle ».
Mensonges que tout cela : Craonne sera prise le 4 mai et le Chemin des Dames le 24 octobre.
L’offensive Nivelle lancée le 16 avril tourne à l’échec. Au bout de 3 jours, pour des gains de terrain minimes, on relève 90 000 blessés et on dénombre près de 40 000 tués.
Le 17 avril, près d’Aubérive, en Champagne, apparaissent les premiers refus collectifs d’obéissance. Plutôt que d’arrêter l’offensive, ordre est donné de lancer des attaques plus localisées, mais meurtrières, et toujours aussi vaines. Alors le mouvement de mutinerie enfle et gagne, jusqu’en juin, près de la moitié des troupes. (Ces refus d’obéissance collectifs se sont déroulés à l’arrière des lignes, jamais face à l’ennemi).