Tous les poilus nantais ne sont pas engagés de la même façon dans la guerre.
Si Maurice Digo, en premières lignes au Chemin des Dames, doit oublier ses talents de dessinateur, l’interprète Jacques Vaché, en retrait du front, se laisse aller à ses émotions d’artiste :
« Une chaleur d’orage, et le calme émaillé du rare crépitement d’une mitrailleuse lointaine – Pourtant je ne m’ennuie pas trop, me promène et dessine à perte de vue – Je fais des « études de fumée », les boches envoyant à chaque crépuscule, les plus jolis shrapnells imaginables, à environ 8 ou 900 mètres de là – Un horizon un peu mauve et puis vieux rose tout à coup taché d’un beau noir velouté – ou de roux mourant qui se meurt à plaisir – C’est bien joli, et les boches doivent le faire pour l’amour de l’Art, car cela éclate régulièrement très haut et très loin ».
(Lettre à Jeanne Derrien)