« L’attente » (Le Phare) ;
« Le moment psychologique » (Le Populaire).
Les éditorialistes des journaux nantais s’impatientent.
« Nous sommes toujours dans l’attente. L’offensive allemande est plus longue à venir qu’on ne l’avait prévu » écrit Gaston Veil reprenant des propos qu’il tenait déjà quelques jours plus tôt.
Cette inaction de l’ennemi inquiète car on sent qu’il va jouer son va-tout. Alors les éditorialistes rassurent. Tout en rappelant que l’assaillant progresse toujours aux premiers jours de l’offensive, ils en appellent à Verdun : « Il est possible que les Allemands en atteignent certains [objectifs]. La guerre ne serait pas compromise pour cela… et c’est pour cela que les Alliés défendront chaque pouce de terrain, selon la méthode de Verdun ». (Maurice Schwob).
Ensuite ils passent en revue les points forts. Ils louent l’aviation : « Là du moins la supériorité des Alliés est devenue évidente » (Gaston Veil). Et puis, il y a les troupes américaines : « Tous les témoins oculaires sont d’accord pour attester leur splendide état physique ; l’ardent désir d’apprendre, et d’apprendre vite pour mériter d’aller à la bataille : c’est toute la sève d’un peuple neuf qui vient rajeunir nos armées et monte dans une irrésistible poussée printanière ».