Sous ce titre, Le Populaire relate un fait divers (entôlage = action pour une prostituée de voler son client) révélateur de certains aspects de la vie nantaise de l’époque.
« Nous avons relaté jeudi l’entôlage, s’élevant à la somme de 300 francs, commis au préjudice d’un travailleur colonial, Salem Oul El Abib, par « Mademoiselle » Olga, domiciliée rue des Capucins. Or, il paraît que la Geisha nantaise avait un complice, un nommé E…, 23 ans, qui a été arrêté.
Conduit devant M. Sivry, commissaire du 5e canton, E… a passé des aveux complets. Ce n’est pas la fille Olga dont il partage la chambre… et le reste, qui a entôlé le « client », a-t-il déclaré, mais lui-même et il avoue 275 francs au lieu de 300 francs.
Au cours d’une perquisition effectuée rue des Capucins, le magistrat enquêteur saisit, dans la chambre de l’hétaïre, tout un attirail de tubes de morphine, de cette affreuse drogue et de la cocaïne…
L’inculpé, qui appartient à une honorable famille, a été déféré au Parquet, puis écroué ».
L’inculpé « d’honorable famille » a droit à l’anonymat à la différence des autres protagonistes de l’affaire traités de façon légère. Notons que la cocaïne est fort appréciée des jeunes bourgeois nantais qui s’alimentent pour certains auprès des étudiants en pharmacie. En septembre 1918 on en trouvera 25 kilos (!!) chez un infirmier militaire domicilié rue de la Marne où il tenait discrètement boutique de drogues diverses.