« Les Russes ont signé la paix sans en discuter les clauses » ( Le Phare).
« La suprême capitulation – Les Soviets acceptent toutes les conditions allemandes » (Le Populaire).
Les journaux nantais viennent d’apprendre la signature du traité de paix, à Brest-Litovsk, entre la Russie et l’Allemagne. Le temps est trop court pour les commentaires ; ils se contentent de communiqués surmontés de ces titres qui insistent sur l’humiliante capitulation des soviétiques.
Après les manœuvres de Trotski (voir notre chronique du 30 janvier) l’armée allemande a repris sa progression vers Petrograd. Lénine redevenu majoritaire au comité central du parti bolchevique impose à Trotski et ses alliés d’accepter les conditions allemandes. Mais celles-ci sont bien plus rigoureuses que celles formulées quelques semaines plus tôt.
Par rapport à 1914, la Russie perd 800 000 kilomètres carrés et son armée doit évacuer l’Ukraine. Elle doit abandonner toute prétention sur la Finlande et les pays Baltes et céder plusieurs villes à la Turquie. En outre le gouvernement soviétique doit verser une importante indemnité de guerre et s’abstenir de toute propagande dans les empires centraux.