mercredi, 6 janvier 1915

Cas de conscience d’un général

Réduit par l’hiver à une guerre de position en Argonne, le général Guillaumat écrit à son épouse :

 

« J’enrage de ne pouvoir qu’être suspendu au téléphone et je trouve surtout extrêmement dur de donner l’ordre à des gens de se faire tuer sans prendre ma part des dangers. Ce ne sont qu’actions de bataillons isolés, de compagnies même, et cela tous les jours. Ma place n’est pas à leur tête, mais c’est pénible de ne pas y aller. Quand on engage sa division on prend au moins sa part raisonnable du danger de tous ; c’est plus juste et plus intéressant. Enfin c’est une sale guerre que la guerre des bois, surtout la nuit. »