Selon le communiqué officiel, en Champagne, les troupes françaises buttent « devant la seconde position de défense allemande. »
L’éditorialiste du Phare, Maurice Schwob, qui, à la différence de son collègue du Populaire, s’est montré prudent dès le début de l’offensive, continue dans cette veine pour préparer l’opinion à des lendemains qui déchantent.
Il égratigne au passage la fougue de Gaston Veil :
« Comment voulez-vous que je vous parle d’autre chose que du communiqué ? Et cependant il le faut…. Il est plus difficile de conserver la victoire, de la consolider, de la mener patiemment jusqu’au bout, que de rompre des lignes dans un élan fougueux… Ne nous figurons pas, tout de suite, qu’on va courir, d’une traite, jusqu’au Rhin… Ayons confiance en nos chefs et nos soldats ; méfions-nous des « civils » nerveux : quoi qu’en aient pu dire ces pessimistes d’hier, cela a toujours été sûr. Mais quoi qu’en puissent dire ces optimistes de demain, ce sera encore long et dur. »