Autant que la diffusion d’informations à caractère militaire, les autorités craignent la démoralisation de l’arrière par les nouvelles venues du front, si différentes de celles propagées par la propagande officielle.
En janvier 1915, des commissions de contrôle postal sont mises en place pour surveiller la correspondance des soldats et, éventuellement, la censurer.
Les intéressés s’en plaignent, comme Alphonse de Châteaubriant dans ce courrier du 13 mars à son épouse :
» Pour moi je suis désolé de ne pouvoir t’écrire, car les lettres que je t’adresse ne sont qu’un pâle rayon du feu qui tourne en moi. Défendu de parler de ce que nous voyons, de ce qui se passe autour de nous. Quant à ce qui vient de plus loin, ce qui est plus personnel, on hésite encore devant la perspective d’être décacheté. Comme me disait ce matin l’un de mes hommes : « Cela vous coupe la conversation. » »