Les commissions de contrôle postal, mises en place en janvier 1915, pour surveiller la correspondance des soldats et, éventuellement la censurer, ralentissent l’acheminement du courrier et provoquent l’angoisse des familles qui, ne recevant plus les lettres des proches, imaginent le pire.
La presse nantaise publie, ce 17 juin un communiqué officiel justifiant les retards postaux :
« On s’est étonné de l’accroissement du retard que subissent parfois les correspondances civiles ou militaires venant de la zone des opérations. Il est indispensable que le commandant en chef puisse, dans certaines circonstances, faire retenir pour un délai de quelques jours les lettres expédiées du front, afin de conserver le secret absolu de ses opérations… Ce retard voulu est une nécessité de défense nationale que le patriotisme de tous les Français saura comprendre.»
Quelques mois plus tard, le 23 septembre 1915, dans une lettre à sa mère, Jacques Vaché constate ces retards du courrier :
« Chère petite maman
Je reçois à l’instant ta lettre du 19, contenant un billet bleu …Tu dis dans cette lettre que tu es sans nouvelles de moi depuis longtemps – tu ne m’accuses réception ni de ma lettre numérotée 1, où je te remerciais d’un colis (le N° 5 je crois), ni de ma lettre 2, écrite des tranchées… Surtout ne t’effraie pas ces temps-ci de recevoir irrégulièrement de mes nouvelles – Je t’écrirai aussi souvent que possible, mais tu as pu voir combien nos lettres arrivent irrégulièrement. »