Cérémonies
Le 1er novembre (fête catholique de la Toussaint) et le 2 novembre (fête catholique consacrée au souvenir des défunts) sont devenues, depuis 1914, des journées patriotiques célébrées sur le front et à l’arrière.
Pour les enfants des écoles de Nantes, petits guerriers de l’arrière, conditionnés pendant toute l’année scolaire, c’est l’occasion de raviver la flamme du patriotisme :
« Le 1er novembre 1916, nous avons renouvelé, au cimetière de la Bouteillerie, la visite que nous considérons tous comme un impérieux devoir. Deux couronnes ont été déposées sur les tombes de nos héroïques défenseurs : l’une au nom des garçons, l’autre au nom des petites filles.
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1er novembre au cimetière de la Bouteillerie (AMN)
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Nous nous étions réunis, comme à l’ordinaire, à l’école de la rue Guibourd-de-Luzinais, le classement des enfants était établi par cantons, les écoles de garçons alternant avec les écoles de filles… M. L’Inspecteur d’Académie et M. L’Inspecteur primaire prirent la tête du défilé… Ce défilé, dans la rue, au cimetière, le nombre considérable des visiteurs, le calme impressionnant qui convient à une telle manifestation, la vue des tombes nombreuses, hélas ! ornées de fleurs… la présence de quelques mutilés, tout cela reste gravé dans la mémoire et dans le cœur de nos enfants ».
Rapport du directeur de l’école de garçons de la rue du Moulin
Sur le front de la Somme, les troupes au repos, commémorent aussi les victimes des combats, à l’occasion d’une cérémonie que décrit, sans concession, Maurice Digo dans ses Carnets :
« Mercredi 1er novembre : Messe matinale. Une cérémonie réunit à 9 heures tout ce que le village compte de soldats, mais une sage Administration a procédé au classement. D’une part, les officiers et tous ces braves sédentaires bien propres, si propres qu’ils ont l’air de faire un bon petit métier avec voyages payés et frais de déplacement, d’autre part, les boueux, les crasseux, les reniflants, remuants, gratteurs de poux. Pas de civils ».