Sur le front de la Somme, les Français ont conquis les premières lignes ennemies, alors que les Britanniques, après l’hécatombe du premier jour, hésitent un instant à repartir au combat, puis se réorganisent pour de nouveaux assauts toujours très meurtriers.
Il n’en faut pas plus pour réveiller chez certains généraux français quelques vieux sentiments anglophobes qui ne leur font pas honneur.
Le général Guillaumat écrit à son épouse :
« On voudrait tant qu’il fasse beau dans le Nord ! Les opérations françaises semblent avoir été bien menées, et avoir réussi même au-delà des espérances ; on ne s’emballera pas, et je crois que ça irait bien si les Anglais en avaient fait autant mais j’ai peur qu’ils aient raté leur affaire. Ces gens là ne sauront jamais faire la guerre car ils sont trop entêtés et trop orgueilleux pour se mettre à l’école des autres. On dit néanmoins qu’ils ne sont ni découragés, ni déconcertés et qu’ils continuent la bataille. Cela donne toujours de l’occupation aux Boches, pendant qu’ailleurs on leur travaillera les côtes ».