C’est la rentrée
C’est la rentrée scolaire et la revue des effectifs dans les écoles primaires de Nantes.
La directrice de l’école des filles de la Prairie d’aval, quartier populaire, note dans son rapport :
« Le 1er octobre 1916 – Réouverture des classes… le nombre des inscriptions est sensiblement inférieur à celui des années précédentes. Cette différence est due, en partie, à la désertion des femmes qui vont habiter avec leurs maris, mobilisés à l’arrière dans les usines de guerre, ou qui se retirent à la campagne, pour aider aux travaux agricoles, afin d’alléger la dépense journalière qui est excessive et tend toujours à augmenter. La fréquentation scolaire a été mauvaise. Beaucoup d’enfants manquent l’école sans raison valable ou pour les motifs les plus futiles : les mères absorbées par le travail des usines, qui les tient éloignées du foyer, semblent se soucier fort peu du travail de leurs enfants… Les progrès des élèves s’en sentent ; ils sont lents, incertains, les enfants manquent d’énergie au travail et se soustraient à leurs devoirs scolaires…
La majorité des fillettes de douze ans quittent l’école, sans souci de leur degré d’instruction, pour entrer dans les usines, afin d’y gagner au moins un franc par jour, somme appréciable par ce temps de vie chère… ».
Classe du Cours supérieur à l’école du Bd de la Fraternité