Le rappel, sur leur lieu de travail, des soldats qui étaient avant la guerre ouvriers qualifiés de la métallurgie, donne des idées à ceux qui veulent échapper à l’enfer du front.
Dans ses Carnets, Maurice Digo note, ce jour :
« Laussel, employé de commerce à Paris avant la guerre, nous raconte comment, pris soudain d’une envie folle de revoir sa femme et son patelin, il a quitté le 346 où il avait pourtant réussi à décrocher un filon.
Demande d’inscription sur la liste des métallurgistes à réintégrer (faux certificat à l’appui).
Départ de permission de 2 jours.
Examen de tourneur à l’usine Renault. Explosion de rire et découverte du pot aux roses. Le contre-maître chargé de l’examen qui trouve cela très drôle fait un effort pour le sauver, mais la Commission accroche.
Comme conclusion : 10 jours de prison au livret et envoi immédiat, non plus au régiment pépère, mais au 146, directement. »
André Laussel sera tué le 3 mars 1916 lors de la bataille de Verdun.