Sur le front de la Somme, comme sur le front de Verdun, les armées alliées piétinent.
Si on ne recule plus sur les bords de la Meuse, on ne progresse pas sur les bords de la Somme. Malgré l’immobilisme, les combats continuent, toujours très violents.
Comment traduire cette situation sans décourager l’opinion ? Les éditorialistes des journaux Nantais se livrent à un exercice de style :
« Le front occidental est relativement calme depuis quelques jours. D’une façon générale les Français et les Anglais consolident les positions conquises et les améliorent. Nous sommes de ce côté dans une période d’attente dont nous ne pouvons prévoir la durée… ». (G. Veil)
« La bataille de la Somme se poursuit lentement. Nous n’avons aucune raison de nous presser et de faire des dépenses d’hommes à la manière allemande… Nos alliés anglais procèdent comme nous. Comme nous aussi ils tiennent l’adversaire en haleine, par une activité menaçante sur toute la ligne ». (M. Schwob)
« Nous constatons aussi que la fournaise de Verdun s’éteint peu à peu, et ce n’est pas là un des symptômes le moins significatifs de l’affaiblissement des Allemands. » (G. Veil)
« A Verdun cette passivité allemande est plus particulièrement apparente… Cette inertie relative, si elle persistait indiquerait une usure encore plus profonde qu’on ne l’avait supposée ». (M. Schwob)
Gaston Veil, peut-être adepte de la toute nouvelle Méthode Coué, intitule son éditorial : « De mieux en mieux »