Aujourd’hui, le général Mangin, le vainqueur de Verdun, envoie à ses soldats un long ordre du jour où, après avoir rappelé les reprises de Douaumont, de Vaux, les dernières avancées, les prisonniers… après avoir félicité ses braves, il termine en faisant allusion à la note sur la paix, envoyée par les Allemands aux Alliés, le 12 décembre :
« Nos sauvages agresseurs osent nous tendre le piège d’une paix prématurée… Nos pères de la Révolution refusaient de traiter avec l’ennemi, tant qu’il souillait le sol sacré de la patrie, tant qu’il n’était pas rejeté hors des frontières naturelles… A leurs hypocrites ouvertures, la France a répondu par la gueule de nos canons et par la pointe de nos baïonnettes. Vous avez été les bons ambassadeurs de la République. Elle vous remercie ».
L’Etat-major décide, arbitrairement, que, ce 18 décembre 1916 marque la fin de la bataille de Verdun. Pourtant, après l’hiver marqué par des escarmouches et des tirs d’artillerie continus, la bataille reprendra au printemps et s’intensifiera pendant l’été jusqu’aux succès français de août 1917 (reprise de la cote 304 et du Mort-Homme).
Ces succès seront l’œuvre des troupes commandées par le général Guillaumat. Ce 21 décembre, il prend ses fonctions à la tête de l’armée de Verdun.
Il écrit à son épouse :
« J’ai revu Verdun aujourd’hui … Ce qui m’a le plus impressionné, ce sont les terrains méconnaissables avec les bois disparus, la terre réduite en poussière, recuite par les explosions, informe, impraticable, des environs de Souville où j’ai aussi été. Comment a-t-on pu attaquer là-dedans ? »