Sous le titre « Le théâtre au front », Le Phare revient, en une, sur la revue « C’est beau… mais » créée sur le front le 23 décembre 1915 par des Nantais du 81e RIT et à laquelle nous avons déjà consacré de nombreuse chroniques (23 décembre 1915 ; 3 et 25 janvier 1916 ; 7 février 1916).
La revue en est à sa 48e représentation : « Elle a été représentée devant des préfets, devant vingt et un généraux, et non des moindres… Ce ne sont pas seulement nos braves territoriaux qui bénéficient des délassements que le théâtre leur apporte en faisant diversion à leurs quotidiennes préoccupations : ce sont aussi les civils. La troupe, par ailleurs, se déplace ; elle va d’un cantonnement à un autre, et les comédiens, s’adjoignant des camarades pianistes, violonistes, chanteurs, voire illusionnistes, donnent volontiers des représentations artistiques au bénéfice des œuvres locales de guerre ».
Depuis le 3 juin, le spectacle associe à la revue « C’est beau…mais » une pièce de théâtre composée par le brancardier Coquard, intitulée : « Le Retour ».
On se souvient (voir chronique du 7 février 1916) que pour financer son spectacle, la troupe avait sollicité les industriels et commerçants nantais, se proposant de vanter leurs produits sur le rideau de scène ; 5 000 francs furent ainsi récoltés.
On sollicite à nouveau les généreux donateurs pour financer le programme qui est distribué gratuitement aux spectateurs à chaque représentation :
« Le rideau, en se déroulant sous les yeux des spectateurs… leur indique les meilleures marques de nos produits régionaux. Le rideau replié, on ne pense pas toujours à ce qu’on a lu dessus : le programme, lui est une chose qui demeure. Et, soit que nos poilus le gardent par devers eux, soit qu’ils l’envoient à leur famille, le résultat atteint est le même ».
Le théâtre au front et… à l’escarcelle.