A Château-Thierry, dans le quartier de Courteau, Maurice Digo rencontre deux personnes âgées.
C’est l’occasion d’évoquer les conditions de vie pendant deux mois d’occupation ennemie ainsi que le moral des soldats Allemands.
Il note dans ses Carnets :
« Dans Courtaut, rencontré un couple de vieillards qui, ayant refusé l’évacuation est resté sous les obus pendant toute la durée de l’occupation allemande. Les soldats avaient aménagé dans la cave un abri d’où ils ne sortaient guère, partageant leur nourriture, leur rendant de menus services. Depuis l’attaque de Courtaut, ils avaient été transportés dans l’église de Château-Thierry qui, à l’arrivée des Français, contenait environ 200 civils tassés parmi les blessés et le matériel.
Ces braves vieux dont l’état sanitaire est lamentable nous affirment que les Allemands les ont traités avec déférence. Ils conservent des derniers occupants de leur masure quelques souvenirs qu’ils nous montrent : menus objets, cartes, photos et un bloc de pain Krieg dur comme de la pierre. La dernière offensive aurait été préparée sous le nom d’Offensive de la Paix. La déception causée par son échec n’en est donc que plus cruelle. Maintenant on n‘aspire plus qu’à la paix quelle qu’elle soit. Les officiers accomplissaient leur besogne sans enthousiasme, vivaient avec la troupe, mais ne parlaient que pour les besoins du service ».