Les trains de permissionnaires venant de Bretagne ne passent plus à Nantes, pour remonter au front, mais à Châteaubriant, transportant au pays de la Mée les incidents qui se déroulaient avant dans les gares nantaises.
Ce 25 juin, sur les 900 à 1000 soldats que transporte le train, une centaine se livrent à des dégradations dans les gares de Lusanger, St-Vincent-des-Landes et surtout Châteaubriant.
Dans son rapport intitulé : «Emeute militaire en gare de Châteaubriant », le commandant de la gendarmerie locale écrit :
« Avant l’entrée en gare et l’arrêt du train, les portières des compartiments étaient en grande partie ouvertes et une centaine de militaires se tenaient sur le marchepied des voitures. Aussitôt l’arrêt du train, tous ces militaires sont descendus, ont pris des pierres sur la voie ferrée et ont brisé toutes les glaces des portières des deux rames de wagons garées en face le bâtiment principal de la gare. Plusieurs becs de gaz ont été brisés… ».
Bientôt les pierres visent le personnel de la gare, le commissaire de police et les gendarmes présents.
Puis : « Un soldat du 2e d’Infanterie coloniale… brandit un drapeau rouge d’une main » et se dirige vers une centaine de civils agglutinés au passage à niveau et il leur crie : « Vive la Révolution, on ne marche plus. C’est la Révolution qu’il nous faut, vive la Révolution ». Ensuite il s’en prend aux gendarmes qui l’arrêtent.
Après un quart d’heure d’une halte sous tension le train repart vers Segré.
Suite à ces événements, le préfet renforça le service d’ordre à Châteaubriant. Mais à partir de ce jour on ne signale plus d’incidents majeurs dans le département hormis quelques manifestations isolées de soldats énervés.