Au début de l’année 1912, le proviseur du Lycée de Nantes, Jean Barou, nourrit le projet d’apposer sur un mur de l’établissement une plaque où seraient gravés les noms des anciens élèves « morts à l’ennemi » depuis 1870.
A cet effet, il écrit au commandant de L’Ecole militaire de Saint-Cyr et au commandant de L’Ecole polytechnique qui seraient susceptibles de lui fournir des informations sur le parcours des anciens élèves du lycée partis ensuite dans leur établissement. Il écrit aussi à Maurice Sibille, député de Nantes, pour qu’il obtienne du ministre de la Guerre : « la liste des enfants de la Loire-Inférieure morts à l’ennemi depuis 1870 ».
Les trois interlocuteurs lui répondent courtoisement qu’ils ne sauraient être d’aucun secours pour ses recherches. Le projet en resta là.
La démarche du proviseur Barou est révélatrice de l’état d’esprit des années qui précèdent la Grande Guerre. On se plaît à y rappeler la précédente, celle de 1870-1871, pour alimenter le patriotisme, voire l’esprit de revanche.