La fin des hostilités modifie les objectifs d’un enseignement jusque là totalement orienté vers la guerre.
Dans son rapport de fin d’année scolaire 1918-1919 la directrice de l’école des filles de la rue Deshoulières écrit :
« Caractère de l’enseignement donné à l’école pour le temps de Paix.
« Lorsque nous avons repris notre travail à la mi-novembre, la Paix était, sinon consacrée, tout au moins acquise. Nous étions vainqueurs. Notre tâche, noble toujours, mais que la guerre avait encore ennobli davantage, a grandi encore avec la Paix, car le temps dans lequel nous vivons maintenant ne doit pas être semblable à celui qui a précédé ce grand drame.
Il faut en effet que nous préparions la génération qui nous est confiée à utiliser pleinement la Victoire. Il faut convaincre nos enfants qu’ils sont héritiers des vainqueurs et qu’il y a nécessité pour eux de faire fructifier cet héritage.
Pour arriver à ce but la culture intellectuelle et la culture morale doivent être menées de front : c’est de leur étroite collaboration que sortira une France forte et saine. De toute la force et l’ingéniosité de notre intelligence avertie, appliquons-nous à anéantir chez nous et chez nos élèves nos habitudes anciennes et développons celles que la guerre nous a données.
Telles sont les idées directrices qui ont servi de base à mon enseignement cette année ».