lundi, 15 avril 1918

Georgette s’épuise

L’offensive allemande « Georgette » lancée dans les Flandres le 9 avril, semble arrivée à un tournant comme le remarque Gaston Veil dans Le Populaire :

 

« Nous sommes saisis de nouveau, comme au début de la guerre, de la fièvre des communiqués. Deux fois par jour nous attendons anxieux l’heure de lire les nouvelles officielles de notre grand quartier général…

Depuis quarante-huit heures, la situation nous apparaît comme bien meilleure. Nous n’avons pas encore à enregistrer une avance de nos troupes, mais nous constatons que partout elles tiennent bien et repoussent l’ennemi…

Il est pourtant une remarque réconfortante que nous pouvons faire, c’est que le même phénomène semble se manifester là que dans les précédentes offensives des Boches. Le front se stabilise peu à peu. On dirait que l’ennemi, arrivé à un certain endroit, est tout à coup attaché au sol. Jusque-là il a fait des progrès plus ou moins rapides, mais soudain il est frappé de paralysie… ».

 

Gaston Veil voit juste ; l’offensive Georgette s’étiole. L’Allemagne n’est plus capable, matériellement, de soutenir l’avance tous azimuts et de stabiliser les points conquis. L’approvisionnement des troupes en particulier pose problème. En face, si l’usure est bien réelle, les Alliés peuvent compter sur l’arrivée massive au front des renforts américains.