Le 20 novembre 1917, lors de sa déclaration ministérielle à la Chambre, après sa nomination à la présidence du Conseil, Clemenceau affirmait son intention de tout subordonner aux nécessités de la guerre pour la victoire finale.
Aujourd’hui il revient devant les députés avec le même objectif.
« A mesure que la guerre s’avance, vous voyez se développer la crise morale qui est à la terminaison de toutes les guerres. L’épreuve matérielle des forces armées, les brutalités, les violences, les rapines, les meurtres, les massacres en tas, c’est la crise morale à laquelle aboutit l’une ou l’autre partie. Celui qui peut moralement tenir le plus longtemps est le vainqueur….
Messieurs, toute ma politique tend à ce seul but : maintenir le moral du peuple français à travers une crise qui est la pire de toute son Histoire. Nos hommes sont tombés par millions ! Qui a jamais connu pareille chose ?
Tout à l’heure M. Constant me lançait une petite pointe sur mon silence en matière de politique étrangère. Ma politique étrangère et ma politique intérieure, c’est tout un. Politique intérieure, je fais la guerre ; politique extérieure, je fais toujours la guerre. Je fais toujours la guerre…La Russie nous trahit, je continue de faire la guerre. La malheureuse Roumanie est obligée de capituler : je continue de faire la guerre, et je continuerai jusqu’au dernier quart d’heure ».