L’invasion de la Belgique et de la France par l’armée allemande, fut l’occasion de violences intenses contre les populations. En tout, près de 6 500 civils furent tués avant la mi-octobre 1914. La presse française, dans une dynamique de mobilisation culturelle, rendit largement compte de ces atrocités. La guerre idéologique développa l’image d’une France, incarnation de la « civilisation » opposée au « barbare » voué, par sa nature, au crime et à la destruction.
Après 1914, dans les territoires occupés, l’Allemagne mène une politique répressive à base d’amendes, d’emprisonnement et de déportation. Les atrocités diminuent sans disparaître. Le général Guillaumat, qui en est témoin, y voit le signe identitaire de l’ennemi comme il l’écrit à son épouse ce jour :
« C’est curieux que les gens ne veulent pas croire à la bestialité des Boches ; il y a encore huit jours, l’Aisne nous apportait encore un cadavre de femme, nue et les seins coupés ; et dans le château, on a dû enlever les drapeaux de la Croix-Rouge parce que les avions les visaient sans aucun doute possible. La terreur est un de leurs systèmes de guerre. »