Le 23 janvier, Le Populaire, faisant le point sur les combats, signale :
« On télégraphie que, malgré le mauvais temps, la bataille fait rage entre Nieuport et Ostende. Les canons tonnent sur les côtes et le long de la ligne de l’Yser. Les tranchées qui ont été creusées près de Roulers, derrière le front, sont remplies d’eau et de boue. »
Alphonse de Châteaubriant, présent dans ces tranchées des Flandres, écrit le même jour à sa sœur :
« Nous sommes dans les boues plus que jamais. Mais ce ne sont pas les belles boues que j’aime et que j’ai chantées, les belles boues qui gardent la forme de l’ornière et multiplient sous le ciel clair leurs fragments de miroirs. C’est une crème infâme, montée et fouettée depuis six mois sous les semelles d’un million d’hommes ; une lie morte, incolore et amorphe, qui gicle et vous crache aux lèvres son immonde substance, qu’on essuie au plus vite avec dégoût. »