Aujourd’hui, les quotidiens nantais présentent une nouvelle « œuvre de guerre » intitulée : La cocarde du souvenir.
« D’humbles croix surmontées d’un képi décoloré ou, dressée sur une tombe, une bouteille renversée, par le goulot de laquelle on a introduit en hâte un nom, une date griffonnés sur quelque feuillet de calepin : – qui n’a senti son cœur se serrer à ce spectacle, en visitant le front ? Pour épargner à de nombreuses familles le cruel chagrin d’ignorer où reposent ses martyrs de la Patrie, une œuvre vient de se fonder… Elle se propose pour objet de placer, « sur chacune des tombes de nos soldats, des inscriptions durables, résistant à l’action du temps et portant toutes les indications d’identité nécessaires » pour aider ceux qui les pleurent à retrouver la trace des chers disparus.» (Le Populaire)
Le Phare précise que « l’épitaphe indélébile pour conserver le souvenir des héros » sera surmontée « d’une cocarde tricolore ». D’où le nom de l’œuvre.
Au nom du culte du souvenir les écoliers deviennent les collecteurs de la nouvelle contribution patriotique. Selon le directeur de l’école de la rue de la Faïencerie, à Nantes, la cause ne peut que les motiver :
« La Cocarde du Souvenir a rencontré beaucoup d’adhérents. Cela ne doit pas nous étonner, étant donné le but de l’œuvre. Il était impossible de penser que nos enfants, dont plusieurs ne reverront jamais leur père, resteraient insensibles…C’est un espoir que de penser revoir un jour l’endroit, pieusement entretenu où dorment de leur dernier sommeil ces vaillants qui sont morts pour la Patrie. »