« 18 janvier 1871 – 18 janvier 1919. Quarante-huit ans après ouverture du Congrès de la Paix » (Le Phare) ;
« Une journée historique – Le 18 janvier 1919 effacera le souvenir du 18 janvier 1871 » (Le Populaire)
Dans son éditorial du Populaire, Gaston Veil a beau écrire que : « C’est cette idée de justice qui devra éclairer les délibérations de tous ces plénipotentiaires assis autour du tapis vert… alors ils peuvent aller vite et réaliser le rêve que tant d’hommes ont fait depuis longtemps », on sent plutôt un esprit de revanche dans les titres des journaux.
Gaston Veil écrit lui-même, au détour d’une phrase: « En 1871 le crime. En 1919 l’expiation ».
Maurice Scwhob intitule son éditorial du Phare : « Vite et bien ». Un souhait partagé.
La guerre a été si dure et si longue que les attentes sont immenses. Annoncée comme la Conférence des peuples, la conférence de la paix ne réunit que les vainqueurs : 27 lors de l’ouverture, 32 avec les dominions. Rapidement, les Etats secondaires sont laissés de côté après décision que les débats se dérouleraient entre 5 pays (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Italie, Japon). Le Japon disparaît bientôt et la conférence se réduit à un Conseil des Quatre représentés par Clemenceau, Lloyd George, Wilson et Orlando. Ce dernier quittera le conseil quand l’Italie s’apercevra qu’elle n’obtiendra pas ses revendications territoriales.
Les vaincus ne sont pas invités à la conférence. Ils ne feront leur apparition que pour recevoir, à tour de rôle, des projets de traités sur lesquels ils ne pourront que formuler des réponses écrites dans un temps très limité.
Tous les journaux soulignent en première page que Clemenceau a été élu, à l’unanimité, président de la conférence de la paix. Lloyd George, malicieux, en votant a salué : « Le plus grand jeune homme de la France ».
Le Conseil des Quatre : Lloyd George, Orlando, Clemenceau et Wilson