Le sentiment religieux, relancé ou accentué par la guerre, évolue au fil du temps selon le général Guillaumat qui écrit à son épouse :
« Je crois qu’au début, la guerre avait accru chez beaucoup le sentiment de religiosité et de dévotion, qui est une forme de l’enthousiasme et qui, comme celui-ci, ne peut pas toujours vivre à certaines hauteurs. Maintenant cette foi et cette dévotion ont baissé : on s’est habitué au danger, on ne voit même plus dans la mort un sacrifice, et si les poilus, intellectuels ou autres, décrivaient leur religion vraie, ils y trouveraient surtout le fatalisme, même appliqué à l’au-delà. Cela n’empêche pas de prier, de pratiquer même, mais il faut être bien imprudent ou bien inconscient pour aller parler de la Providence devant ce déchaînement de tous les cataclysmes sur les croyants de toutes les religions ».