Depuis plusieurs jours, les journaux nantais consacrent une bonne partie de leur une au mouvement ouvrier.
Depuis hier, dans la page locale, une rubrique « La vie sociale » est apparue.
Dans Le Populaire, on y lit aujourd’hui : « Toute la journée, autour de la Bourse du Travail, grande animation. Ce n’étaient qu’allées et venues de militants courant porter ou demander des renseignements concernant les conflits en cours… »
Ensuite, en courts paragraphes, le journaliste fait l’inventaire des conflits : les tanneurs-corroyeurs, les ouvriers du bâtiment, les cordonniers, les soudeurs-boîtiers, les ouvriers paveurs, les ouvrières et ouvriers d’imprimerie… Il traite plus longuement le cas des employés de la compagnie des tramways qui réclament une augmentation de salaires de 4 francs par journée de travail et qui ont interrompu le travail hier soir paralysant la ville.
Analysant les conflits, Gaston Veil y voit deux causes : « Les causes directes sont purement économiques… » liées à la vie chère et « Les cause d’ordre politique. Elles ne déterminent pas les grèves, mais elles s’ajoutent aux autres causes pour énerver la classe ouvrière… » et il cite les revendications déjà entendues le 1er mai : démobilisation, amnistie, intervention en Russie.