Le 9 décembre, l’Alsace-Lorraine a été restituée à la France.
Pour quel avenir ? Le généra Buat écrit dans son Journal :
« Retour du maréchal Pétain qui revient des fêtes de Strasbourg et se déclare enchanté de ce qu’il a vu. Il rapporte en même temps l’impression que l’Alsace est une province animée d’un esprit propre, de coutumes à elle, et qui entend conserver, dans la partie recouvrée, une personnalité puissamment accusée. Il juge donc que le retour aux départements d’avant 1870, avec le morcellement théorique qu’il entraîne, serait fort mal accueilli là-bas. Et cela se conçoit facilement ; une province étendue possède une autre puissance fiscale qu’un simple département. Elle peut donc entreprendre des travaux, entretenir des institutions qu’aucun département ne serait capable de réaliser.
Or, tout porte à croire que nos braves politiciens de métier ne demandent qu’à tailler les trois départements nouveaux, c’est-à-dire 10 à 12 mares stagnantes supplémentaires où il fera bon prendre un bain pendant les quatre ans au moins que durera une législature. Il y a là un grand danger qui pourrait provoquer de graves mécontentements ».