Comme Alphonse de Châteaubriant (voir chronique du 20 septembre), Maurice Digo souffre de l’incompréhension entre le front et l’arrière.
Il, note dans son Carnet : « Pluie. Cafard. On commente les récentes offensives du secteur Verdun qui donnent à l’ARRIERE de magnifiques communiqués, mais dont nous seuls pouvons imaginer les sanglantes péripéties.
Car l’essentiel, n’est-ce-pas, c’est que l’ARRIERE TIENNE.
L’offensive loupée du Chemin des Dames, les mutineries noyées dans le sang, les coûteuses opérations de détail nécessaires à la réorganisation d’un secteur bouleversé de fond en comble, le dégagement de Verdun. Que tout cela est vite digéré par les lecteurs de gazettes.
L’emprunt sera couvert et ce brave ARRIERE avec lequel, décidément nous n’avons plus rien de commun, envisage avec un sang froid digne d’éloges une nouvelle campagne d’hiver suivie d’une nouvelle offensive de printemps. Tout va bien ».