Ce titre triomphal barre toute la une du Populaire mais il ne correspond pas à la vérité.
Celle-ci se niche au milieu de la première page dans la note que l’Autriche a fait parvenir au président Wilson :
« L’Autriche-Hongrie accepte toutes les conditions desquelles le président a fait dépendre l’entrée en pourparlers sur l’armistice et la paix… Le gouvernement austro-hongrois se déclare en conséquence prêt… à entrer en pourparlers sur la paix entre l’Autriche-Hongrie et les Etats du parti opposé et sur un armistice immédiat… Il prie le président Wilson de bien vouloir faire des ouvertures à ce sujet ».
Cette demande d’armistice (faite sans concertation avec l’Allemagne) est provoquée par l’effondrement de l’armée austro-hongroise minée par le mouvement des minorités nationales. L’offensive lancée, le 26 octobre sur la Piave par les troupes italiennes, renforcées de contingents alliés, s’est traduite par la victoire de Vittorio-Veneto et la déroute de l’armée autrichienne.
Les journaux nantais obnubilés par la demande d’armistice n’évoquent la grande victoire italienne qu’en page intérieure… en oubliant les principaux acteurs : « Splendide victoire des Alliés sur le front italien – 9 000 prisonniers tombent entre nos mains » (Le Populaire).
Rendons à César ce qui appartient aux Italiens.