dimanche, 31 mars 1918

«  »Le canon boche tire toujours sur la capitale » (Le Phare)

« Une église bombardée – 75 morts – 90 tués » Le Populaire du 30 mars.

 

Les journaux nantais font allusion à un obus tiré par le Pariser Kanonen ou Grosse Bertha, le 29 mars à 16h36 qui a crevé la voûte de l’église Saint-Gervais provoquant l’effondrement d’une partie de l’édifice sur le public pendant l’office du Vendredi saint. Le bilan est de 91 morts et 68 blessés. Cette attaque a un retentissement international et, dans un contexte militaire difficile, les Français commencent à craindre la défaite. Certains responsables à Paris envisagent un repli du gouvernement vers la Loire.

 

 

Le Nantais Maurice Digo, qui a été victime des gaz le 13 mars, est en soins à l’hôpital de Moulins.

Ce 31 mars, il rend visite à des amis. Il note ensuite dans son Carnet :

 

« Le soir, chez les Coutan, arrivée de famille parisienne affolée, fuyant leur ville bombardée. J’écoute avec une certaine joie amère, un impudique déballage d’émotions jusqu’à ce jour réservées aux combattants…

La presse, muselée par la censure cafouille… Pour remonter le moral de l’intrépide Parisien, on prétend maintenant que ces tirs sont très onéreux, que l’usure de la pièce la rend inutilisable dès qu’elle a tiré quelques coups. Mais tous ceux que n’enchaîne pas l’absolue nécessité ont fuit vers la province, le plus loin possible ».