Alors que la conférence de la paix va bientôt se réunir, des groupes de pression se mettent en place pour influencer les délégués.
A Paris s’est constitué un Comité de la rive gauche du Rhin qui a une antenne à Nantes placée sous la présidence du général de Sesmaisons avec, parmi ses membres : Alexis Ricordeau, Alexandre Vincent et les industriels Louis Amieux, Eugène de La Brosse, Brissonneau, Pierre Cossé…
En appelant aux « soldats de la Royauté, de la Révolution, de l’Empire et de la République tombés en barrant la route de Paris à l’envahisseur », le comité, dans une brochure intitulée « Pensons l’avenir », revendique :
« Puisque vers l’Est, il n’y a contre l’invasion, d’autres barrière que le Rhin, rejetons l’envahisseur de l’autre côté du grand fleuve ; prenons le Rhin comme frontière militaire. Mais ne traitons pas les provinces rhénanes comme les Allemands ont traité l’Alsace-Lorraine. Gardons nos traditions de justice et d’humanité : pas d’annexion sans le consentement des populations. Actuellement, contentons-nous de ce qui suffit à notre sécurité : une sorte de protectorat politique, économique et militaire, ou plutôt l’autonomie des provinces rhénanes, sous le contrôle franco-belge ».
Et le comité rappelant « l’heureux passé » de la Rhénanie quand elle était divisée en départements français, sous la Révolution et l’Empire, ne doute pas que la population demandera un plébiscite pour être rattachée à la France.
La question de la rive gauche du Rhin n’a pas fini d’agiter la conférence de la paix.