Sous ce titre, Le Phare et Le Populaire publient le communiqué officiel annonçant le débarquement, la veille, de troupes britanniques, de contingents australiens et néo-zélandais ainsi que de troupes françaises, dans la presqu’île de Gallipoli.
Faute d’avoir pu forcer le passage du détroit des Dardanelles par la voie maritime on tente de passer par la voie terrestre.
Georges Clemenceau est contre l’expédition des Dardanelles et il aurait voulu, dans son journal, L’homme enchaîné, du 29 avril, donner son avis sur le débarquement à Gallipoli. Avis sans doute différent du communiqué officiel qui parle de « succès complet », mais :
« Je l’avouerai sans honte, j’aurais voulu parler de l’expédition des Dardanelles, sur quoi j’aurais des observations à présenter… Là-dessus la censure s’évertua …
Motus. Plume en l’air, et pas un son de voix : c’est la dernière formule de notre liberté républicaine. Le lecteur comprendra pourquoi, ayant tenté de le renseigner sur l’expédition des Dardanelles qui, cependant, est de nature à l’intéresser, j’arrive, à travers mille détours, à découvrir que la plus sûre manière de lui faire comprendre mon sentiment est de ne pas parler. »
Impossible d’écrire que le débarquement est un échec, les soldats alliés n’arrivant pas à forcer les positions turques.
Une deuxième tentative en août n’aura pas plus de succès et il faudra évacuer les Dardanelles le 23 novembre 1915.