Le général Buat note dans son Journal :
« Visite au général Guillaumat. Il ne fait pas grand-chose, en réserve de commandement, ayant seulement à présider quelques vagues conseils d’enquête ; il s’ennuie fort. Il n’est pas content – cela va sans dire, il ne l’est jamais – mais les affaires intérieures l’intéressent moins que celles d’Orient, car il fut grand maître à Salonique, et il parle des questions orientales avec une certaine amertume. Naturellement, il blâme les dispositions prises pour l’occupation d’Odessa et de Sébastopol, et non moins celles qu’on a prises pour évacuer les mêmes points ! Sans prononcer le nom de son successeur, il en fait directement le procès, non sans quelques arguments à l’appui de sa thèse, j’en dois convenir ».
Buat fait ici allusion aux opérations lancées en Crimée par l’armée d’Orient, sous les ordres du général Franchet d’Esperey successeur de Guillaumat, pour lutter contre les bolcheviques. On l’a vu, l’affaire mal préparée et mal menée tourna au désastre. Lors de l’évacuation d’Odessa et de Sébastopol, en avril, les « marins de la mer Noire » se mutinèrent.