En mission sur le front d’Argonne, le général Buat découvre la nouvelle arme chimique utilisée par les Allemands, le gaz « moutarde » aussi appelé ypérite depuis son premier emploi à Ypres le 11 juillet 1917.
Il note dans son Journal :
« L’ennemi a essayé sur cette batterie un nouvel obus à gaz – ou plutôt à liquide s’évaporant lentement – produisant des blessures atroces. Coût : 8 morts et 25 évacués… le nouveau liquide envoyé par les boches a cette propriété de conserver sa nocivité pendant un temps considérable ; il suffit qu’un homme touche un objet qui en est imprégné pour qu’il soit brûlé profondément ; tout d’abord il n’aperçoit rien, mais quelques heures plus tard, il est atteint
J’avais bien senti, en arrivant sur le terrain, qu’un tir à obus à gaz devait avoir lieu, mais j’étais bien loin de me douter de la toxicité de ce nouveau produit de la science boche. Je réconforte le personnel aussi bien que je le puis, et l’invite à prendre les plus grandes précautions, en particulier à se couvrir les mains avant de toucher à quoi que ce soit dans le voisinage des trous d’obus ».