Depuis novembre 1917, le gouvernement fait pression pour inciter les municipalités des grandes villes à instaurer une carte de pain, les stocks de farine étant durablement faibles à cause du manque de bras dans les campagnes et de la guerre sous-marine.
Le maire de Nantes, hostile à cette mesure a, dans un premier temps, demandé à ses administrés une réduction volontaire de leur consommation.
Aujourd’hui il fait paraître un arrêté stipulant que :
« Les boulangers ne pourront, dans toute la commune de Nantes, fabriquer que des pains de 1 kil. 500 et de 3 kilos, de consommation courante, de qualité, de forme et de prix unitaire uniques… à l’exclusion de tous les pains de fantaisie…
Les boulangers ne pourront mettre en vente ces pains que rassis, c’est-à-dire cuits depuis plus de douze heures au moment de la livraison…
Chaque consommateur ou chaque ménage devra, avant le 1er février, se faire inscrire chez son boulanger fournisseur…»