Le général Buat note dans son Journal :
« Le soir, M. Kling, directeur du laboratoire municipal de la ville de Paris, vient dîner et me conte des choses intéressantes sur les gaz nouveaux employés par les boches. Il n’est malheureusement pas aussi enthousiaste de l’organisation du service chez nous. Il n’existe pas d’autorité militaire disant aux chimistes les résultats à obtenir, et laissant aux chimistes le soin de réaliser l’engin dans les limites à eux fixés : calibre, poids, etc…
En France… les savants cherchent, chacun de leur côté et suivant leur inspiration personnelle… L’un d’eux n’a-t-il pas dernièrement proposé d’organiser un laboratoire blindé qui circulerait dans les boyaux par voie de 0.60 m ( ?) et qui prélèverait des gaz lancés par les boches pendant la préparation d’une de leurs attaques. On a eu bien du mal à faire comprendre à cet homme que des trains, même sur voie de 0.60 m, ne se promènent généralement pas dans les tranchées, et que, quand bien même cela serait, les tranchées, pendant un bombardement, n’ont aucun rapport avec une voie ferrée bien entretenue. Mais le sujet avait tout de même fait l’objet d’un beau rapport avec plans à l’appui. Cela s’appelle perdre son temps faute d’orientation préalable ».