La grippe, qui avait pris quelques semaines de vacances, fait sa rentrée. Le virus s’attaque à la population adulte et ravive les querelles entre journaux.
Avant-hier, Le Populaire dénonçait le silence des autorités sur la maladie. Aujourd’hui Le Phare lui répond :
« Des bruits alarmants circulent en ville depuis quelques jours et, certaine note publiée par un journal qui voit tout en noir quand il s’agit des choses de Nantes, n’a pas été faite pour calmer l’imagination de nos concitoyens ».
Le journaliste explique le retour des maladies par un refroidissement des températures et cite une enquête réalisée par le Service municipal d’hygiène à Chantenay :
« Sur dix huit usines occupant un personnel d’environ quatre mille ouvriers et ouvrières, cette enquête n’a fait ressortir que 197 absences pour maladie, soit 5.23 % du personnel enquêté : 97 des malades étaient atteints de grippe et 14 de grippe compliquée d’autres maladies…
Cependant, du 20 août au 4 septembre on n’avait constaté aucun décès à la charge de la grippe : par contre, pour la période du 4 septembre au 21, on releva 31 décès causés par la grippe dont 11 ou 12 parmi la population militaire. Il n’y a pas de là de quoi s’alarmer… ».
Pourtant la situation devient alarmante. Le virus régénéré frappe avec une fulgurance stupéfiante. Tout le monde peut être atteint mais c’est la classe d’âge comprise entre 20 et 40 ans qui connaît le taux de mortalité le plus élevé. La vie des Nantais ne va pas tarder à en être bouleversée.