Dans l’indifférence des journaux de l’arrière, la guerre continue sa triste besogne.
Alphonse de Châteaubriant, l’ancien lauréat du Prix Goncourt affecté depuis le début du conflit à une ambulance de campagne, se fait de plus en plus souvent fossoyeur :
« C’est donc moi qui enterre les pauvres gars. J’ai tout le cimetière sous ma direction. Chaque matin, j’emmène mon monde, la pelle sur l’épaule, une cinquantaine d’hommes des régiments de passage et nous allons creuser des fosses. Ce matin j’en ai enterré six. On les a mis sur un chariot de parc d’artillerie ; certains étaient dans de simples suaires ».
Un enterrement sur le front au 81 RIT de Nantes (DR) |