C’est le titre du Populaire en ce jour du lancement du premier emprunt de guerre, dit de la Défense nationale (il y en aura quatre).
Pour couvrir les dépenses occasionnées par le conflit, en plus des quêtes et des bons de la Défense nationale, les gouvernements français lancent des grands emprunts (à 5%), popularisés par des affiches souvent dessinées par des artistes célèbres.
Pour inciter les lecteurs à souscrire, les éditorialistes nantais rivalisent d’arguments :
On culpabilise : « L’Etat a besoin d’argent pour acheter des canons et des munitions… Ce serait donc une trahison envers la patrie que de ne pas apporter les capitaux dont nous disposons, si faibles soient-ils. A plus forte raison les riches doivent-ils contribuer avec plus d’empressement que les autres… Ceux qui cachent leur argent, ceux qui ne l’apportent pas à l’Etat dans de telles conjonctures ressemblent aux déserteurs qui abandonnent leur poste et qui laissent lâchement tuer leurs camarades à leur place. » (Le Populaire)
Surtout, on exalte le patriotisme : « L’heure est venue pour nos civils, non plus de tenir, mais de charger vaillamment. Lorsque les Allemands verront rayonner la richesse française, leur dénuement apparaîtra d’autant plus misérable…
La patrie bat le rappel des écus. Au drapeau tout le monde ! » (Le Phare)