C’est le titre de l’éditorial du Populaire de ce jour.
Alors que l’offensive française en Champagne piétine, que la flotte alliée ne parvient pas à forcer le passage des Dardanelles, Gaston Veil s’emploie à remonter le moral de l’arrière :
« La mauvaise série continue pour les Allemands… Un sous-marin coulé, une tranchée occupée en Belgique, des prisonniers en Champagne et en Argonne, un avion abattu, tel est le tableau d’hier… Mais l’attention publique est tournée surtout vers les Dardanelles, où se joue en ce moment un des principaux actes du drame auquel tant de peuples prennent part. Le déclanchement peut partir de là… La prise de Constantinople sera fatale à nos ennemis. »
Le lendemain, 6 mars, Maurice Schwob, dans Le Phare, paraphrase son collège du Populaire dans un éditorial intitulé : « Tête de Turc, Tête de Boche ». Cependant il rajoute ce paragraphe révélateur d’un certain état d’esprit : « En outre, l’action des Alliés a un aspect de croisade, qui fait appel à tous les esprits romanesques et leur apparaît comme le symbole de cette guerre de la civilisation contre la barbarie. »