Sous ce titre, Le Populaire présente le communiqué officiel publié la veille à 23 h. :
« Sous la pression continue que les troupes françaises et alliées exerçaient depuis plusieurs jours contre les forces allemandes, celles-ci se sont repliées aujourd’hui sur tout le front au nord de la Marne… La rive droite de la Marne est largement dégagée et nos éléments continuent leur progression à plus de 15 km au nord-est de Château-Thierry ».
Commentant ce communiqué, Gaston Veil écrit dans son éditorial : « La guerre a de ces vicissitudes, mais on a rarement vu un retour de fortune comme celui-là. Il y a quinze jours nous étions dans l’angoisse et l’ennemi triomphait. A présent nous pourchassons les Boches et le danger qui menaçait Paris est écarté. Certes nous devons être plus que jamais sur nos gardes… Il faut veiller à ne pas avoir la tête tournée par notre victoire.
Mais je serais bien étonné si cette victoire n’avait pas des lendemains et si, en plus du coup qu’elle porte à l’armée allemande, elle n’avait pas dans toute la population d’outre-Rhin une répercussion dont on ne saurait prévoir les effets ».
Effectivement, Ludendorff est en train de perdre tout le terrain conquis lors des dernières offensives et il renonce à l’opération prévue en Flandres. Déjà, en Allemagne, les esprits les plus lucides croient que la victoire est impossible. Désormais, ce sont les Alliés qui ont l’initiative.