samedi, 19 juillet 1919

« Les Américains et nous »

Au moment où les soldats américains entament leur retour au pays, Le Populaire, sous le titre « Les Américains et nous » dresse un bilan du passage de nos alliés dans la cité :

 

« Les Américains nous ont quitté et c’est à peine, si dans la grande cité nantaise, on en compte encore un couple de centaines. Du même coup, la ville a repris à peu près son aspect et sa physionomie d’autrefois. Nos hôtes d’une façon générale, n’emporteront pas de notre population, je le suppose, un désagréable souvenir. De notre côté, nous leur sommes reconnaissants d’être venus nous porter main-forte pour remporter la victoire…

Une autre preuve manifeste de la cordialité des rapports franco-américains dans notre région, réside dans le grand nombre d’unions célébrées depuis quelques mois entre soldats américains et jeunes françaises…. Mais d’où vient qu’avant le départ d’Europe de l’armée américaine une certaine lassitude ait existé, tant d’un côté que de l’autre, entre nos hôtes et nous ? »

 

Le journaliste se livre alors à un examen des erreurs commis par chacun :

Côté français : « Nos commerçants les ont écorchés. Ils avaient d’abord mis en coupe réglée les réfugiés leurs propres compatriotes et même les poilus ! C’est que, avouent-ils, ils s’imaginaient que les soldats yankees étaient cousus d’or, comme les oncles d’Amérique… »

Côté américain : « Nous avons été quelquefois blessés dans notre amour-propre… par le sans-gêne de nos hôtes qui s’implantaient chez nous comme en quelque région déserte du Far West… ».

Ce malentendu dissipé, le journaliste espère que : « Les américains reviendront nous voir ; non plus en guerriers mais en citoyens libres… »

 

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