Après Le Populaire le 29 mars, c’est autour du Phare d’informer ses lecteurs du sort des deux espionnes condamnées à mort par le conseil de guerre de Nantes le 25 janvier dernier.
Après avoir rappelé les diverses décisions de justice, le journaliste écrit :
« Pendant que ces diverses formalités étaient accomplies par les soins diligents de leurs avocats, les femmes Alvarez et Faucher ont observé une attitude insouciante qui déconcerte ceux qui les approchent ou qui ont la charge de les garder. Pas de cauchemars au lever du jour. Pas de crainte du châtiment et surtout aucune illusion sur le sort qui peut leur être réservé…
Levées à six heures, elles procèdent tranquillement à leur toilette. Si le temps le permet, elles font une première sortie. A neuf heures, elles déjeunent de fort bon appétit. Dans l’après-midi, elles effectuent une nouvelle promenade qui dure environ une heure. A cinq heures, elles dinent et, à sept heures, elles se mettent au lit.
Elles s’accommodent fort bien, paraît-il, du régime de la prison et ne font aucune difficulté pour se laisser passer les menottes et entraver les jambes, au moment du coucher.
Et c’est ainsi que les deux espionnes que guette une mort honteuse vivent, en attendant qu’il soit définitivement statué sur leur triste sort ».
Certains aimeraient tellement les voir repentantes et désemparées face à une « mort honteuse » ! Mais ces espionnes sont d’abord des femmes libres et des femmes libertaires. Des anarchistes qui assument leurs engagements jusqu’au bout de la vie.